La vigne mâconnaise : le relief, un orfèvre du terroir
Pourquoi les coteaux ? Logique du vignoble
L’un des marqueurs du vignoble mâconnais reste la culture de la vigne en coteaux. Près de 6 600 hectares sont consacrés à la viticulture – majoritairement en pentes faibles à moyennes entre 220 et 350m d’altitude (source : Interprofession des Vins du Mâconnais-Beaujolais, 2023).
- Orientation sud/sud-est : Les coteaux, en s’ouvrant sur le soleil levant, évitent le gel tardif et bénéficient d’un ensoleillement optimal pour les cépages rois, Chardonnay et Gamay.
- Drainage naturel : L’eau s’écoule rapidement, les racines plongent profond, ce qui favorise la régulation hydrique même en année difficile.
- Effet sur la maturité et la concentration des raisins : Les vignes en pente donnent des rendements moins élevés mais souvent plus qualitatifs.
Des effets mesurables : microclimats, précocités et différences organoleptiques
Les effets du relief vont plus loin : le Mâconnais est jalonné de véritables « îlots climatiques » où chaque vallée, chaque coteau, produit un vin différent. Par exemple, entre les villages de Fuissé et de Chaintré, à moins de 4 km à vol d’oiseau, on constate régulièrement près de 2°C d’écart de température moyenne au printemps (Domaine des Deux Roches, 2017).
Commune |
Altitude vignobles (m) |
Sol dominant |
Appellation majoritaire |
Fuissé |
280–300 |
Argilo-calcaire |
Pouilly-Fuissé |
Vergisson |
340–370 |
Calcaires à entroques |
Pouilly-Fuissé |
Chaintré |
210–250 |
Sols plus profonds, limons |
Saint-Véran |
Charnay-lès-Mâcon |
240–300 |
Argiles et calcaires |
Mâcon-Charnay |
La diversité des expositions et altitudes explique en grande partie la richesse des appellations : douze « villages » sont reconnus sur l’aire du Mâconnais (Mâcon-Villages, Lugny, Péronne, Azé, etc.), chaque commune revendiquant la typicité de ses pentes.
Du micro-terroir au climat : l’exemple emblématique de Pouilly-Fuissé
Dans le vignoble phare de Pouilly-Fuissé, les 158 hectares de « climats » classés en 1er cru depuis 2020 illustrent la façon dont une succession de pentes orientées différemment, avec des sols de composition variée, créent une palette inégalée dans le sud de la Bourgogne (source : INAO, arrêté août 2020). Ici, chaque inclinaison, chaque entrée de vallée, chaque veine de calcaire ou d’argile, détermine, d’une parcelle à l’autre, la finesse ou la puissance aromatique des vins.
- Des pentes raides jusqu’à 35 % entre Vergisson et Fuissé : exigeantes pour la viticulture, elles sont synonymes de pratiques souvent manuelles mais créent aussi des récoltes plus précoces.
- Des zones de bas de coteau plus fertiles réservées à d’autres usages, ou à une viticulture de volume plus accessible.